20 février 2013

Les Entretiens de Confucius


      Je lis depuis quelque temps Les Entretiens de Confucius. C’est à partir de ce genre d’ouvrages que l’on distingue le mieux l’écart qu’il y a entre le profit que l’on peut tirer d’une lecture et son contenu intrinsèque. Que trouve-t-on dans Les Entretiens de Confucius ? A la vérité, rien de proprement extraordinaire, ni sur le plan du style, ni sur celui des idées. Mais c’est la disposition d’esprit avec laquelle on aborde l’œuvre qui lui donne tout son prix. Si l’on se penche sur Les Entretiens avec respect, avec une certaine déférence envers la figure du maître, alors ce sont ces sentiments mêmes qui nous enrichissent, indépendamment presque du texte en soi. Tant est grand est le pouvoir des sentiments que nous transférons sur ceux qui nous servent de modèles ! Et il faut reconnaître que Confucius se prête tout particulièrement à ce phénomène, lui qui est à la fois exemplaire et concis, dogmatique et insaisissable.

2 commentaires:

  1. +Ah, voilà, cher Laconique, je guettais votre retour car je sentais bien que vous alliez sortir incessamment sous peu de votre silence qui n'avait que trop duré ! Mais vous avez raison de casser les habitudes si rapidement prises qui consistent à poster un de vos brillants articles chaque jour le même de la semaine. Ainsi ni routine ni facilité pour vos nombreux et assidus lecteurs ! Les trésors se méritent et ne peuvent tomber tout cuits dans le bec....

    Le phénomène que vous décrivez est intéressant : je suis d'accord avec vous, l'état d'esprit avec lequel on aborde une oeuvre est on ne peut plus important, de même que les sentiments qu'on associe à cette oeuvre et à son auteur. Toute la lecture en est changée !
    Cependant confronté à l'oeuvre, il se peut que ces sentiments changent en bien ou en mal. Il faut donc que les écrits de Confucius, s'ils ne sont pas extraordinaires, soient tout de même d'une qualité appréciable, acceptable, pour que vous gardiez la même disposition d'esprit à son égard.

    Quand à l'explication de ce phénomène, peut-être la trouve-t-on dans l'action de notre égo : lire un auteur respectable dont on se fait une grande idée renforce la bonne opinion que l'on a de nous-même en un cercle vertueux. Enfin, il faudrait y réfléchir plus longuement, je conviens que ce que je vous propose là relève d'une psychologie de bas étage, cher Laconique !

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  2. Et oui cher Marginal, il y a une telle affinité entre nos deux esprits que vous pouvez « sentir » à distance le moment où une nouvelle étincelle de mon esprit est sur le point de jaillir ! Qui sait, si un jour je me trouve dans de grandes difficultés, peut-être le sentirez-vous avec votre intuition si affûtée, et viendrez-vous à ma rescousse, comme Dick Hallorann dans « Shining » ! Oui, j’essaie de poster un article par semaine, mais parfois je mets un peu plus de temps… Comme Mahomet, j’attends que l’inspiration divine se manifeste !

    Il est certain qu’on aurait beau aborder une œuvre avec les meilleures dispositions du monde, si celle-ci ne répond pas un tant soit peu aux attentes, les bons sentiments initiaux s’évanouissent en un clin d’œil ! Ceci m’est même arrivé un nombre incalculable de fois dans ma vie de lecteur… Et en effet, ce n’est pas le cas avec Confucius, chez lequel on trouve une authentique et contagieuse quête de perfectionnement de soi-même. C’était un peu le Tony Robbins de l’Antiquité chinoise, promesses d’enrichissement assuré en moins !

    Non cher Marginal, votre remarque finale ne relève pas du tout de la « psychologie de bas étage ». Elle est même très judicieuse. L’ego rentre en effet toujours en jeu dans des lectures de cet ordre. On pourrait également parler d’émulation, et je sais que c’est un terme qui vous parle, vous que les musculatures d’Arnold Schwarzenegger ou de Son Gokû n’ont pas laissé indifférent ! D’une manière plus générale, je crois que l’homme ne se suffit pas à lui-même, il a toujours tendance à se modeler sur quelque chose, et dans cette optique il vaut certainement mieux lire Confucius que regarder « Les Anges de la téléréalité »…

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