5 avril 2013

Nicolas Rey : Un léger passage à vide

 
      Lu Un léger passage à vide, de Nicolas Rey. Le genre de livre qu’on ne peut s’empêcher d’entamer avec un a priori négatif, compte tenu du parfum de superficialité mondaine qui flotte autour de l’auteur. Et pourtant, une assez bonne surprise à l’arrivée. Un roman elliptique, évanescent, pas mal écrit du tout, sans lourdeurs, (presque) sans vulgarité, et dont il se dégage un sentiment de mélancolie assez réussi. Bien moins déplaisant que les pitreries pseudo-branchées et vilement commerciales de son clone Beigbeder. On décèle chez Nicolas Rey une vulnérabilité, une douceur et, en fin de compte, une certaine élégance qui ne peuvent laisser insensible. Bien sûr, une grande vacuité ressort de tout cela, mais c’est un peu le sujet du livre. Il y a quelque chose de tragique dans tous ces destins à la Nicolas Rey, et son œuvre nous confirme ce que l’on savait déjà : que la reconnaissance, le succès, les femmes, etc., loin de nous procurer le bonheur, détruisent la santé mentale et physique de quiconque s’y abandonne. Nicolas Rey, après bien d’autres, illustre ce drame, mais il le fait comme il sied, avec esprit, avec pudeur et pas mal d’humour. Une personnalité attachante.

11 commentaires:

  1. Mouais... Je reste sceptique ! Votre ouverture d'esprit est louable, cher Laconique, mais vous pousse à vous aventurer en des contrées littéraires malsaines (cherchez l'intrus !): Beigbeder, Foenkinos dont vous avez chroniqué "La délicatesse", Bayrou dernièrement avec son "De la vérité en politique" et maintenant cette grosse merde efféminée, bourgeoise et vaniteuse de Nicolas Rey qui ne mérite certainement pas que le brillant Laconique salisse sa plume pour lui faire de la pub.

    Ah, cher laconique ! Parlez-nous plutôt de Jules Verne, de la vraie littérature qui a fait ses preuves, aux qualités aussi inaltérables que le marbre comme vous-même le disiez dernièrement à propos de l'œuvre de ce dernier.

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  2. Hé, cher Marginal, voudriez-vous donc faire une croix sur toute la production littéraire contemporaine ? On ne peut bien sûr pas comparer Nicolas Rey à Jules Verne, mais c’est agréable de s’aérer l’esprit de temps en temps, et même si l’image publique de Nicolas Rey est, comme vous le soulignez avec votre vigueur habituelle, assez déplaisante, son livre est léger et assez drôle par moments. Personnellement, je le trouve plus fin qu’un Beigbeder qui ne dépasse jamais le niveau de la blague d’animateur de télévision… Et puis, comme vous le soulignez avec votre élégance coutumière, j’ai souvent la dent dure avec les auteurs contemporains (l’insignifiant Foenkinos, mais aussi Roth que je trouve vraiment surfait), alors pour une fois que j’ai l’occasion d’en dire du bien je ne me gêne pas, c’est bon pour mon karma !

    D’ailleurs, en parlant de production contemporaine, j’ai vu que Michel Houellebecq allait sortir un nouveau recueil de poèmes dans les prochains jours : « Configuration du dernier rivage ». J’invite Le Marginal magnifique à se le procurer, après tout c’est un de vos confrères dans la poésie contemporaine, nul doute que vous seriez plus apte à le juger que moi !

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  3. Cher Laconique, je pense que comme vous je ne pourrai faire l'impasse sur ce nouveau livre de Houellebecq !

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  4. Je ne crois pas que Houellebecq arrive à la cheville du Marginal magnifique , mais il y a au moins un titre parmi ses nouveaux poèmes qui devrait vous plaire (moi en tout cas il m’a bien fait rire). Je n’ose pas le retranscrire ici, et je vous invite à aller voir par vous-même dans cet article .

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  5. Oui, oui, j'avais vu ça ! J'ai aussi eu l'occasion de lire quelques extraits, mais finalement je trouve pas si terrible : comme vous le dites cette poésie n'arrive pas à la cheville de celle du "Marginal Magnifique" qui l'égale largement en authenticité, en lucidité, en recul, en humour, avec en plus des thèmes plus variés.

    J'attendrai qu'il sorte en poche pour me procurer le livre de Michel, 14 euros ça fait un peu cher... Le Marginal Magnifique, qui n'est pas sous les feus des projecteurs mais dans l'ombre de sa retraite, est bien plus abordable dans sa librairie !

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  6. Oui, ce Houellebecq est parfois un peu alambiqué… Le Marginal est bien plus franc et plus jubilatoire, mais, contrairement à Houellebecq, vous êtes encore loin du « dernier rivage » !

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  7. Vous l'évoquez si bien ce roman que vous donnez envie de le lire ce que je ne manquerai pas de faire, pour me faire ma propre opinion.
    Bonne journée.

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    1. C'est un beau compliment que vous me faites ! C'est un roman léger, qui se lit vite et qui n'est pas désagréable... J'aimerais vous conseiller mieux, mais dans la littérature contemporaine il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent !

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  8. Éh, cher puissant Laconique, à quand une chronique d'un livre de Marc Lévy ? Vous êtes sur la bonne voie :-).

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    1. Méfiez-vous, vous allez me donner des idées, cher Marginal ! Après tout, il ne faut pas juger avant d'avoir lu, et si ça se vend si bien c'est qu'il doit y avoir de bonnes raisons... En tout cas, rassurez-vous, il est fort probable que je ponde quelque chose sur de la vraie littérature populaire d'ici à quelques semaines, et si ce n'est pas sur Marc Lévy ça ne tombera pas loin ! ;-)

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    2. Bof, je vous fais confiance pour me décevoir, cher Laconique...

      De toute façon je sais que la puissance réside en vous, inaltérable, quelles que soient vos lectures !

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