9 juillet 2014

L'éternelle victoire du principe spirituel


      Quelle chose simple que la vie ! Plus je vieillis et plus je la comprends. Sa mécanique m’apparaît avec la clarté d’un rayon de soleil après l’orage. Il n’y a au fond dans l’existence que deux principes, lesquels se livrent une guerre perpétuelle. Il y a le principe spirituel, l’esprit, la loi, la justice. Et il y a le principe matériel, la matière, la passion, le plaisir. Et la scène du monde ne fait que représenter l’éternelle victoire de l’un sur l’autre.
      Les spirituels Grecs ont vaincu les Perses voluptueux.
      L’austère Rome a vaincu l’opulente Carthage.
      La Bible a vaincu le paganisme.
      Le Nord abolitionniste a vaincu le Sud esclavagiste
     La balance penche toujours du même côté. Toujours l’esprit triomphe de la matière. Engageons-nous donc résolument dans cette voie, et recueillons sur notre front les lauriers de Minerve.
        Quelle chose simple que la vie ! Plus je vieillis et plus je la comprends.

17 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Je trouve ça un peu fort de dire que les Grecs ont triomphé des Perses. Les Thermopyles, c’est inspirant et beau comme une cause perdue. Sans compter le Parthénon où tout à cramer. Et puis ce n’est pas très équitable pour Alexandre et ses macédoniens.

    Pour Rome c’est déjà moins faux, à condition d’oublier qu’Hannibal Barca l’a généreusement épargnée, ce qui ne fut pas réciproque. Pauvre homme !

    En tant que païen, ça me réconforte beaucoup de savoir que nous incarnions la passion et le plaisir. Et pas la grisaille mortificatoire.

    J’ai une certaine sympathie pour Lincoln mais à mon grand regret sa principale motivation pour l’entrée en guerre n’était pas l’abolition de l’esclavage mais le maintien de l’Union. Fichue propagande.

    Autre remarque : Si la balance « penche toujours du même côté », à quoi cela sert-il de s’engager (ou non) de côté de l’esprit et de la justice ?

    Seriez-vous subrepticement passé de Mallarmé à Ionesco ?

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  2. Je sens un peu d’ironie et de sarcasme dans votre commentaire. En tout cas on voit que vous êtes doté de solides connaissances historiques ! Les exemples que je cite ne sont guère contestables, mais il est vrai que je les mets au service d’une thèse qui, elle, est clairement orientée… En tout cas, merci pour les précisions fort documentées. Je suis un peu fâché d’apprendre que vous vous définissez comme païen. Personnellement, je pense qu’on ne gagne rien à s’écarter de l’Absolu, et ce n’est pas l’exemple ou l’enseignement de Nietzsche qui me convaincront du contraire. Je préfère la « grisaille mortificatoire » au chaos sensoriel, « j’assume », comme dit ce brave Jean-François Copé. Et oui, la balance de l’Histoire penche toujours du côté de l’esprit, c’est donc là qu’il faut s’engager. Où voudriez-vous que j’inclinasse ?

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    1. C'est peu clair tout ça surtout : de "solides connaissances historiques" si on veut, mais qui peuvent aussi passer pour un lot de références balancées à tort et à travers pour nous en mettre plein les mirettes. À quoi peuvent servir toutes ces réferences si elles ne sont pas exploitées de façon rigoureuse au service d'un argumentaire limpide et précis ?

      J'aurais bien aimé aussi que Monsieur Razorbac explicite la dernière question qui vous est adressée, cher Laconique, car personnellement je ne la comprends pas : Monsieur Razorback est apparemment un esprit trop délié pour moi et va trop vite dans ses raisonnements.

      En tout cas je note votre diplomatie, cher Laconique.

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    2. Ah là là là ! Ce Marginal, jamais le dernier pour se jeter dans les embrouilles !...

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    3. « Je sens un peu d’ironie et de sarcasme dans votre commentaire. »

      C’est souvent comme ça avec les inconnus, c’est un travers de ma nature qu’il me faudrait améliorer…Prenez-le comme une épreuve initiatique. Si tout ce que passe bien ça ne sera que transitoire, ou plutôt occasionnel car le naturel revient toujours au galop.

      « Je suis un peu fâché d’apprendre que vous vous définissez comme païen. »

      Oh, vous ne seriez pas le premier, mais je vais être dans l’obligation de vous en demandez la raison de ce froncement de sourcils.

      « Personnellement, je pense qu’on ne gagne rien à s’écarter de l’Absolu. »

      C’est donc ça que vous reprochez aux païens ? J’y vois un préjugé…En ce qui me concerne l’Absolu ne fait pas partie des choses auxquelles j’ai renoncé…Mais Léon Bloy le dit mieux que moi (cf http://hydra.forumactif.org/t20-matiere-prometheenne ).

      Quant à Nietzsche je n’étais pas partie là-dessus (pas encore me direz-vous), mais vous ne seriez pas non plus le premier à le rapprocher des païens.

      « « J’assume », comme dit ce brave Jean-François Copé. »

      Vous avez surtout réussi à me faire rire !

      « La balance de l’Histoire penche toujours du côté de l’esprit, c’est donc là qu’il faut s’engager. »

      Je dois avoir des connaissances historiques trop superficielles –c’est l’intuition du Marginal Magnifique- pour ne pas avoir décelé dans l’Histoire le triomphe perpétuel de la Justice et de l’Esprit…

      Les Grecs je peux vous suivre les yeux fermés, mais qu’est-ce qui vous fait prendre parti pour Rome contre ces pauvres Carthaginois qui n’avaient rien demandés ? Un reste de jalousie dû au fait que les Romains les aient considérés, eux, comme dangereux, et pas nos ancêtres les gaulois ?

      « Où voudriez-vous que j’inclinasse ? »

      Faites ce que vous voulez, j’essaye juste de comprendre…Même après avoir lu l’intégralité de vos billets des années 2011-2012, vous gardez une part de mystère…

      « Ah là là là ! Ce Marginal, jamais le dernier pour se jeter dans les embrouilles ! »

      Mais il a bien raison, un peu de polémique c’est sain, ça maintien en forme (nietzschéisme toujours). Je vais lui répondre.

      Le Marginal Magnifique=> « À quoi peuvent servir toutes ces références si elles ne sont pas exploitées de façon rigoureuse au service d'un argumentaire limpide et précis ? »

      J’étais en train de poser des questions, non de faire une démonstration…Même si avec votre passage sur mon propre blog, dont je vous remercie, vous n’aurez pas manqué de voir que j’ai moi aussi ma philosophie de l’Histoire, et que je n’y vois (hélas ?) nullement le triomphe de la Justice et de l’Esprit… Certaines des admirations de votre ami Laconique m’ont paru curieuses, certains faits pas complètement en accords avec la véracité historique. Je suis passé le titiller un peu, espérant secrètement en savoir plus, mais aucune méchanceté de ma part, je vous le promets.

      Ma dernière remarque était une boutade, maladroite semble-t-il, associant le billet du jour aux élucubrations incompréhensibles du Théâtre de l’Absurde. Boutade dont la destinée fût de tomber à plat, trop cryptique qu’elle était.

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    4. Ah, Monsieur Razorback, vous êtes un esprit ouvert ! Je partage votre avis concernant le théâtre de l'absurde.

      Et en plus vous portez le même nom que le sanglier monstrueux et sauvage éponyme d'un film d'horreur culte des années 80 !

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    5. Je vois que vous êtes un esprit fin et délié, M. Razorback, vous me permettrez donc de ne pas m’appesantir sur tous les points que vous soulevez. Avec les gens instruits, on se comprend à demi-mot…

      Pour l’ironie et le sarcasme, pas de problème, c’est une denrée rare à notre époque… Pour l’Absolu, chacun le trouve où il veut, c’est un domaine personnel, et ma remarque n’était peut-être pas très appropriée. Il faudrait que je lise Léon Bloy, il paraît que c’est un grand styliste, et la phrase de lui que vous citez n’est pas pour me déplaire.

      Vous me permettrez de m’attarder un peu plus sur Rome, puisque vous revenez là-dessus avec insistance et qu’il semble qu’il y ait un vrai désaccord entre nous sur ce point. Je suppose que c’est une de mes admirations qui vous paraît « curieuse », et vous ne semblez trouver aucune justification historique et morale à sa victoire contre Carthage. Là, je suis désolé, mais je suis un fan absolu de la civilisation romaine, de ses valeurs d’ordre et de courage. Comme dit Tite-Live au début de son « histoire romaine », « aucune nation n’a montré plus de grandeur, plus de vertu et n’a prodigué plus d’exemples profitables ; aucune cité n’a accueilli aussi tardivement la cupidité et le vice, aucune n’a tenu si longtemps la pauvreté et l’épargne en honneur ». Si telle n’était pas la réalité historique, c’est du moins celle que nous ont léguée les historiens, et c’est donc la seule sur laquelle nous puissions nous baser pour porter un jugement. Les Carthaginois passent pour avoir pratiqué des sacrifices d’enfants à grande échelle, et puisque vous avez des lettres, je n’ai pas besoin de vous rappeler le traitement qu’ils infligèrent à l’infortuné Regulus. Alors oui, dans ce cas je soutiens que la justice était du côté de Rome, et que l’Histoire a accordé la victoire au peuple le plus (osons le mot) civilisé.

      En tout cas, merci pour votre visite et pour vos remarques stimulantes. Vous faites bien d’envisager votre échange avec le Marginal Magnifique sous un angle nietzschéen : c’est un maître du contre-pied et de la dénonciation des fausses idoles ! J’irai de temps en temps consulter votre site et votre forum. Vous appréciez comme moi l’art de la citation bien frappée, même si vous envisagez la philosophie sous un angle parfois un peu trop politique à mon goût… Pour moi la sagesse commence là où s’arrête la politique… Bonne soirée.

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    6. Le fond de notre désaccord sur Rome vient du fait que vous soutenez au fond l’idée de la guerre juste d’Hugo Grotius (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Ing%C3%A9rence_humanitaire ), alors que pour moi la légitimité d’un État se base sur le fait qu’il subit une agression. Dans le cas des guerres puniques, les Romains (une partie d’entre eux au moins, disons les classes commerçantes) ont perpétuellement jalousés la richesse commerciale de leurs rivaux, ces grands navigateurs, et alors qu’Hannibal croyait avoir triomphé de leur bellicisme (il fit demi-tour devant Rome offerte, sachant bien ce que signifie la mise à sac d’une ville), ils profitèrent de cette clémence pour raser Carthage (le fameux « Delanta es Cartago ») et continuèrent de persécuter Hannibal même après la fuite de celui-ci loin de son pays natal, alors qu’il n’était plus une menace. Pour ce qui est des relations internationales, la cruauté fut donc plutôt du côté romain. Cruauté qui n’est qu’un effet de la peur, Rome étant passé à un cheveu de l’anéantissement.

      Concernant Regulus, et selon Wikipédia : « Le résumé de Tite-Live indique seulement qu’il est exécuté tandis que Florus et Eutrope disent qu’il est horriblement torturé à mort ». Vous avez le droit de tenir pour fiable les éloges que Tite-Live dresse de sa propre société, mais dans ce cas vous ne pouvez pas soutenir que Regulus a été torturé à mort. Ce serait trop facile, et partial.

      Bien sûr, les sacrifices d’enfants ne sont pas défendables, mais d’une part il faut se méfier de la propagande (l’Histoire est trop souvent écrite par et pour les vainqueurs), d’autre part ce n’est pas une justification pour la destruction pure…Les Aztèques aussi pratiquaient le sacrifice humain, mais ça ne valait pas le coup de faire disparaître des peuples entiers pour autant…Des échanges plus pacifiques auraient pu réformer ces sociétés…

      « Vous envisagez la philosophie sous un angle parfois un peu trop politique à mon goût. »

      Oui, mon forum traite de politique, mais pour le moment c’est surtout de l’archivage, je n’ai pas encore eu l’occasion de produire des pamphlets ou des programmes…Et puis je ne suis pas chrétien, je n’ai pas (encore ?) renoncé au monde…Le stoïcisme, même chez un philosophe aussi grand que Tchoang-Tzeu, ne me tente pas réellement…Il n’apparaît qu’avec le déclin de la vie politique des Grecs, lorsque leur liberté périt de la domination romaine (hé oui, encore eux, un grand peuple pourtant)…On s’indiffère du monde, on se résigne, on est presque près pour la révélation chrétienne…Ressentiment dirait Nietzsche.

      « Pour moi la sagesse commence là où s’arrête la politique. »

      Sans politique il n’est point de liberté…Ce que les Grecs avaient compris mieux que personne, ou presque…Cela étant, si c’est vraiment votre idéal, je ne peux que vous recommander de nouveau la lecture de Bloy, qui dans sa Lettre à Clemenceau de mai 1894 l’avertissait d’emblée : « J’ignore éternellement la politique. »

      Léon Bloy m’intéresse parce que, comme Rousseau, c’est un chrétien sincèrement croyant (chose très rare), mais non-dogmatique, hétérodoxe, et que cette hétérodoxie les conduit l’un et l’autre à élaborer une doctrine sociale (voire, pour Bloy, une métaphysique de la pauvreté). Vous observerez que mon paganisme ne m’empêche pas d’appréciez des chrétiens lorsque je reconnais en eux de la grandeur ;)

      "Merci pour votre visite et pour vos remarques stimulantes."

      C'est un plaisir. Et comme Le Marginal Magnifique, je suis un matérialiste. Ce qui n'exclut nullement la Poésie ou la Quête de l'Absolu.

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    7. Vous avez une vision très matérialiste des guerres puniques, mais sans doute plus proche de la réalité que la mienne… Je suis un romantique, je cherche toujours de nobles sentiments derrière les grandes actions historiques ! Il est vrai que les romains n’ont jamais pardonné à Hannibal (et à Carthage) de leur avoir fait sentir le souffle de l’anéantissement…

      J’aime bien votre phrase « sans politique il n’est point de liberté ». Il est vrai qu’un gouvernement juste est une bien belle chose, et que lorsqu’il fait défaut cela se fait sentir à tous les niveaux de la société. Mais je préfère ne pas trop remuer de telles idées, cela me renvoie à des souvenirs et à un présent trop douloureux pour que je puisse encore les regarder de face…

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    8. « Je suis un romantique, je cherche toujours de nobles sentiments derrière les grandes actions historiques ! »

      Pour paraphrasez le grand historien Henri Guillemin, qui disait à quel point c’est agréable de découvrir que des écrivains sont supérieurs à leur légende (cf https://www.youtube.com/watch?v=lgfzQ2nne6U ), je dirai que c’est terriblement agréable de défendre, et de se réclamer de gens dont on sait pour l’avoir vérifier qu’ils étaient réellement vertueux, courageux ou désintéressés.

      « Je préfère ne pas trop remuer de telles idées, cela me renvoie à des souvenirs et à un présent trop douloureux pour que je puisse encore les regarder de face… »

      Je vous comprends. Il est vrai que l’époque est sinistre et non seulement non seulement nous avançons sans voir le bout du tunnel, mais nous sommes hantés par la crainte de déboucher sur le rebord d’une falaise avec, devant nous, inévitable, le précipice béant…Mais plus que sinistre je la trouve surtout grossière et ennuyeuse. Vous avez écrit dans un de vos billets que notre époque est exceptionnellement peu littéraire, j’ajouterai qu’elle est exceptionnellement peu politique (ce qui n’empêche naturellement pas les politiciens de faire carrière. Croissez et multipliez et tutti quanti…).

      En l’occurrence vous êtes bien un disciple de l’auteur de La République – à qui Nietzsche, désespérant d’une « Grande politique » qu’il ne voyait pas venir, écrivait : « Platon est lâche devant la réalité, — par conséquent il se réfugie dans l'idéal ».

      Loin de moi l’intention de vous traiter de lâche, bien entendu. Mais que voulez-vous, je suis jeune… je n’ai pas encore renoncé à essayer de bousculer un peu ce temps si morne…D’où un certain penchant pour les auteurs combattifs, comme Nietzsche ou Clausewitz…ou même Homère...

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    9. Non non, ne vous gênez pas pour traiter Laconique de lâche ! Un peu d'animation ne peut pas faire de mal...

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  3. Comme vous le savez, cher Laconique, je suis en vacances, mais même au plus profond de ma retraite estivale je guette Le goût des lettres, ainsi que vos innombrables lecteurs, pressentant la publication d'un nouvel article.

    L'esprit et la matière... Ah ! Tout un programme ! et vous êtes particulièrement concis pour un sujet aussi problématique et propice à la discussion. Mais moi aussi je ferai court, car mon esprit est vaincu par la matière justement en cette saison estivale. Vous ne serez d'ailleurs pas surpris d'apprendre que c'est en cette période de l'année que le nombre de viols explose, ainsi que je l'ai appris dernièrement à la lecture d'un très bon article, pas de vous cette fois. Entre le temps libre, la chaleur et les corps dénudés, il ne manque plus que le visionnage d'un bon vieux "Maniac" pour sauter allégrement le pas, cher Laconique !!! Mais bref, comme je le disais plus haut, mon intellect est au repos et je suis peu d'humeur philosophique...

    Cependant : la thèse que vous défendez, noble, mériterait d'être nuancée à mon sens. On ne peut pas faire tout à fait abstraction de ce corps si encombrant, et le priver de plaisir me semble une conception chrétienne archaïque. De là à forniquer et à se vautrer dans la débauche comme Caligula il y a une sacrée marge. De toute façon vous savez bien que je suis un matérialiste.
    Puis vous parlez de "triomphe". Ok, cher Laconique, je veux bien moi, mais quelle est la nature de ce triomphe, au fond, si l'on y réfléchis bien ? Quelle est sa valeur ? Est-il valable dans cette vie ou dans une autre ? Si c'est dans cette vie j'ai du mal à voir sa portée et si c'est dans l'autre il faut une jolie foi...

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  4. Je vous suis reconnaissant, cher Marginal, de sortir de votre retraite pour commenter mon texte ! Rassurez-vous, mon rythme de publication sera lent cet été, je ne solliciterai pas beaucoup votre sagacité (du moins si Google ne supprime pas mon site d’ici-là, ce qui n’est pas totalement exclu semble-t-il…).

    Ah ! le Marginal profite pleinement de la torpeur estivale. Vous avez titillé ma curiosité, j’ai fait mes recherches, et en effet il semblerait que le mois de juillet soit marqué par une certaine recrudescence des agressions sexuelles. Vous ne cessez d’enrichir ma culture dans les domaines les plus sains, cher Marginal, et sans vous et votre fameux Hymne j’ignorerais peut-être qui étaient Richard Ramirez et Jeffrey Dhamer ! Profitez donc de votre été, confrontez votre volonté à la matière, je ne doute pas que dans ce domaine comme dans les autres vous saurez imprimer votre marque, à savoir du style, du panache et de la nonchalance.

    Eh oui, je rabâche toujours un peu les mêmes sujets. Que voulez-vous, si vous êtes un matérialiste, moi j’essaie de creuser à fond le sillon de la pensée idéaliste, vous connaissez mes lubies... Vous dites que vous avez du mal à saisir la portée du principe spirituel dans cette vie. Mais c’est justement pour illustrer cette « victoire » que j’ai choisi mes exemples : les civilisations austères et légalistes (Rome, les anciens Grecs, le monothéisme) ont vaincu les civilisations davantage marquées par la sensualité ou la cupidité (les harems légendaires des rois de Perse, l’or de Carthage, le paganisme, etc.). C’est très schématique tout ça, mais l’important c’est l’idée qu’il y a derrière. Et pourquoi ce qui vaut pour les peuples ne vaudrait-il pas pour les individus ? En ce qui concerne l’autre vie, ce n’est pas vraiment une question de foi, mais ce sont toutes les sagesses anciennes (indiennes en particulier) qui professent qu’une sensualité excessive engendre un mauvais karma. La continence est toujours louée, l’intempérance blâmée. Mais bon, il ne s’agit pas de faire la morale, je ne prêche pas, je m’amuse à tenter de saisir les ressorts primordiaux de l’existence… Je sais que la philosophie du Marginal Magnifique est plus complexe, plus contrastée, mais que voulez-vous, je suis un peu bourrin à ma manière !

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  5. Pour conclure cette polémique avec nuance (même si au passage on se remémore que deux "civilisations austères", Rome et la Grèce, se sont faites la guerre): http://hydre-les-cahiers.blogspot.fr/2014/08/deux-observations-sur-lascension-et-la.html

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  6. Bravo à tous les trois pour vos intelligentes et instructives joutes verbales. Vous êtes de grands et élégants esprits qui allient culture et humour avec finesse et j'ai bien apprécié. tout en apprenant. J'ai trouvé votre raisonnement dans ce texte un peu simpliste Laconique, mais peut-être se veut-il résolument optimiste ?

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  7. Merci pour vos remarques ! Sur certains sujets la discussion s'échauffe, ce n'est pas déplaisant. Oui, j'ai été un peu simpliste dans ce texte, caricatural même, mais c'était le but. Parfois on a envie d'abandonner la nuance et de se laisser emporter par le lyrisme !

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