24 septembre 2014

Le cœur des ténèbres


                                                    Nous nous embarquerons sur la mer des ténèbres.
                                                                                                    
                                                                                               Charles Baudelaire

      Et voilà. Nous y sommes. Maintenant, malheureusement, les choses sérieuses vont commencer. L’infinie connerie que les électeurs français ont manifestée lors des deux dernières élections présidentielles en réussissant à ne pas voter pour le seul candidat sérieux va bientôt trouver son juste châtiment. Nous pénétrons finalement dans la zone des turbulences. La prophétie s’est accomplie, et le mal est revenu au premier plan de la scène. Le temps des effondrements s’est amorcé. La Cinquième République vit ses dernières heures.
      Nous entrons dans les ténèbres. Nous entrons dans le chaos. La justice divine est infaillible.
      Et pourtant, au sein de cet océan de désolation, deux lueurs résistent. Un homme et une femme opposeront leur droiture et leur courage aux torrents de l’anéantissement. Ils sauveront la France. Ils gouverneront. Je n’écrirai pas leurs noms ici, car que m’importe, dans six mois, dans un an, d’avoir eu raison avant les autres ?
       Ô inflexible destinée, que tes coups sont durs, mais qu’ils sont justes !

6 commentaires:

  1. Ah la la, cher Laconique, vous revoilà avec vos prophéties de mauvais augure ! Ça faisait longtemps que vous n'aviez pas servi à vos innombrables lecteurs ce genre d'article et je m'en étonnais presque, mais le naturel est revenu au galop. Je vous avoue que j'ai la flemme de citer, liens à l'appui, tous les articles publiés ici sur ce même thème, il y en aurait trop, de même que j'ai la flemme de répéter ce que j'ai déjà dit en commentaires.

    Que voulez-vous, cher Laconique, excusez mon outrecuidance : vous me faites penser au berger qui crie au loup, sauf que dans votre cas les loups n'arrivent jamais ! Ni même les sauveurs que vous ne citez pas...

    Bon, en tout cas, je vois que vous ne faiblissez pas, contrairement à moi et que vous continuez à publier régulièrement. Quelle constance, cher Laconique ! Elle vous honore.

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  2. Ma foi, cher Marginal, je ne sais que vous répondre ! Si, dans le domaine littéraire, nous partageons la plupart du temps les mêmes opinions, il semble que dans le domaine, plus vil il est vrai, de la politique, notre différend soit irréductible. Je suis persuadé, pour parler trivialement, que « ça va péter », que la France est depuis plusieurs années sur une pente mortifère, que des essences sataniques nous ont gouvernés ces dernières années, tandis que vous, si vous sentez bien que nous ne sommes pas sur une pente ascendante, vous pensez, comme Michel Houellebecq, que « tout se passe dans la vie, et surtout rien ». La réalité peut-elle nous départager ? Elle vous donne raison pour le moment sans le moindre doute, et pourtant je peux m’enorgueillir d’avoir pressenti dès 2012 certains phénomènes que je pensais inéluctables, de même que je peux me flatter de n’avoir jamais cru à l’efficacité de l’alternative qui nous fut proposée alors, raison pour laquelle j’ai voté blanc au second tour malgré mon aversion extrême pour l’un des deux candidats. La solution existe, mais elle viendra d’ailleurs, de deux êtres purs et probes que les lecteurs sagaces sauront retrouver sur ce site.

    Mais assez de cette soupe politicienne, cher Marginal ! Le Marginal Magnifique se situe sur d’autres cimes, il respire un air plus pur et refuse de voir son horizon souillé par de telles considérations. J’observe que votre pause se prolonge sensiblement, je ne doute pas que de nombreuses sollicitations ne vous tiennent éloigné de la toile, mais vous faites de nombreux orphelins ! Ma foi, cela prouve la richesse de votre vie intérieure, vous pouvez vous passer complètement d’existence sociale, mais ça je le savais déjà. La réactivation de certains de vos canaux me laisse toutefois présager que ce silence prendra bientôt fin, et c’est une raison de se réjouir en cette période qui, je persiste à le penser, est lourde d’amertume et de rancœur pour notre pays.

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  3. Coïncidence intrigante, un moment après avoir terminé de fignoler un billet sur l’angoisse du temps chez Baudelaire, je m’en allais sur le meilleur blog francophone à vocation littéraire, pour découvrir un Laconique revêtant (de nouveau) son costume de coryphée d’une Apocalypse politique…bienvenue ? Le sage ne saurait se prononcer, tant les années à venir paraissent grosses de déconvenues. Prions pour ne pas passer du Charybde de la bourgeoisie d’affaire au Scylla des nationalistes-socialistes…

    N’ayant plus gagné un pari politique depuis la défaite électorale annoncée du Parti des Satisfaits, je vais me risquer à prophétiser l’ascension à droite d’un ancien maire de Bordeaux, qui nous débarrera in extremis de qui vous savez, l’homme-qui-est-revenu-parce-qu’il-a-changé, le président qui valait 600 milliards de dette. Et ça ne serait vraiment pas ce qui peut nous arriver de pire.

    Amen.

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  4. Merci pour vous compliments, cher Jonathan Razorback ! Venant d’un homme de culture comme vous, cela a tout son prix. Je ne suis pas surpris que vous ayez pensé à Baudelaire si vous réfléchissez au rapport au temps : c’est un de ceux qui l’a le plus douloureusement vécu et le mieux exprimé. En tout cas, cela montre que Les Cahiers de l’Hydre, en plus d’être un foyer de réflexion philosophique, aspirent à une sensibilité littéraire de haute tenue : deux choses que l’on voit rarement réunies !

    Oui, j’ai enfilé à nouveau mon costume de prophète, il faut bien de temps en temps, j’essaie de ne pas abuser... Je vois que vous avez une conscience aiguë de la situation actuelle. Il n’est pas impossible que nous devions passer tôt ou tard par ce que vous appelez le « national-socialisme ». En bon dialecticien que vous êtes, vous n’ignorez pas que certaines étapes douloureuses sont indispensables à l’avènement de la Nécessité. J’ai du respect pour le maire de Bordeaux que vous évoquez. Il est dans le camp du Bien et il a un avenir. Mais ce n’est pas l’Élu. Ce n’est pas à lui qu’il appartiendra de terrasser le dragon. Si vous voulez savoir d’où surgira la lumière, regardez plus au sud, du côté de Pau. Il m’est difficile d’être plus explicite…

    Bonne continuation à vous, dans cette vallée ténébreuse !

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  5. Que j'aimerais partager votre optimisme et votre espoir en ce qui concerne les "sauveurs"! Dans la méfiance et l'expectative, avant d'y croire, il me faudra des actes et des preuves pour retrouver un idéal, afin que la déception ne soit plus au rendez-vous. Mais bravo pour votre confiance en un avenir politique meilleur. Bonne soirée Laconique.

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  6. Ne perdez pas espoir. La France est un pays de paroxysmes. Il faut qu'elle touche le fond avant de se redresser. Mais elle se redresse toujours !

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