31 octobre 2011

Les Souffrances du jeune Werther

      Fini Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir à cette lecture. J’ai eu l’impression que Goethe lui-même ne croyait pas vraiment à son histoire, et se dévoilait plus dans les nombreuses digressions botaniques, littéraires, philosophiques, que dans le récit proprement dit des amours contrariées de Werther et de Charlotte. Rien n’est plus étranger à la nature profonde de Goethe que la passion destructrice. Le détachement serein et sensuel du Divan, voilà sa vraie nature. Du coup, tout le roman m’a semblé un peu artificiel. Les personnages de La Nouvelle Héloïse ont une autre épaisseur, et on sent que Rousseau parle de ce qu’il a vécu, ou du moins aurait aimé pouvoir vivre. De toute façon, je ne me sens aucune inclination vers le romantisme en général. Tout sentiment excessif s’oppose à la réalité de la vie, et appelle tôt ou tard un châtiment.
       Il y a dans toute cette littérature des années 1775-1789 un puissant parfum de fin du monde. Je pense aussi à Paul et Virginie par exemple. On sent qu’un monde s’achève, que les êtres sont complètement abandonnés à eux-mêmes et à la solitude de la nature, que toute l’ancienne structure sociale est d’ores et déjà caduque et prête à s’effondrer au premier coup de vent.

17 octobre 2011

Bayrou, seul espoir

      La situation de la France semble sans espoir. Le président actuel nous conduit dans le gouffre. Il constitue une tache de honte indélébile pour tous ceux qui ont eu la bêtise de le croire un seul instant. Son destin, ainsi que celui de tous ceux qui s’attachent à lui, est l’infamie et la perdition. Malheureusement, le candidat choisi par les Français pour représenter les socialistes est voué à l’échec, en raison de sa nullité. Le réveil sera douloureux pour lui et pour tous ceux qui croient en lui.
       La situation de la France semble sans espoir. Il faudrait, pour incarner cet espoir, un homme probe, lucide, plus soucieux de l’intérêt général que le président actuel, plus compétent que le candidat socialiste. Un homme fortement enraciné dans son terroir, proche des gens et doté d’une vraie stature d’homme d’Etat. Un homme capable de dépasser les clivages droite-gauche, de rassembler la nation autour de son projet dans un grand sursaut républicain, de réunir des millions de votes sur son nom. Cet homme existe. Il sera élu. Son nom est François Bayrou.

2 octobre 2011

Charles Bukowski et la critique française

      La plupart des critiques français, y compris Sollers, lorsqu’ils parlent de l’œuvre de Bukowski, évoquent une peinture au vitriol de l’envers du décor de la société américaine contemporaine, etc. Ils restent figés dans des schémas naturalistes, presque misérabilistes, c’est l’angle sous lequel ils veulent le lire. Or, pour moi, il n’y a rien de moins réaliste que l’œuvre de Bukowski. L’écriture, chez lui, est une puissance de transfiguration de la réalité. La fantaisie y est omniprésente, et la liberté du sujet prime toujours sur l’univers décrit. L’humour est un corollaire de tout ceci. Bukowski n’écrit pas pour dénoncer le monde dans lequel il vit : il écrit pour donner naissance à un autre monde, complètement fantaisiste. C’est en cela qu’il est un grand écrivain. Mais les critiques français éprouvent une telle fascination pour tout ce qui vient des États-Unis qu’ils ne peuvent pas l’appréhender autrement que sous l’angle de la peinture objective.