22 octobre 2014

La Voie du ciel


    Dès que notre regard s’arrête à elle, chaque créature nous détourne de Dieu.

                                                            André Gide, Les Nourritures terrestres
 

    Quelle chose complexe que la destinée humaine ! C’est le nœud gordien, le labyrinthe aux mille détours… Le fil d’Ariane existe, mais qu’il est austère, et qu’il est tentant de s’en écarter, au risque de s’égarer sans recours !
    Il semble que la subjectivité humaine, lorsqu’elle se trouve libre et inoccupée, ressente l’invincible besoin de s’orienter vers un objet matériel. Un idéal abstrait ne peut lui suffire, il faut qu’elle l’incarne, qu’elle lui donne une réalité tangible. Toutes les portes du ciel se ferment alors, et l’on tombe dans la prosaïque et aliénante causalité matérielle. Or ce n’est que lorsque toutes les voies du monde sont bouchées que la Voie du ciel peut s’ouvrir…
    Cette ferveur que je sens en moi, comment s’exprimera-t-elle ? Où me mènera-t-elle ? Éternel problème ! Éternelle épreuve ! Éternel chemin !