22 janvier 2014

La Vie de Démétrios



        Lu la Vie de Démétrios de Plutarque. Je ne connais rien de plus contrasté que les vies de ces fameux généraux de l’Antiquité grecque, telles que Plutarque nous les a relatées. Les comportements les plus extrêmes, les vicissitudes les plus extraordinaires s’y succèdent à chaque page. Quelle personnalité frappante que ce Démétrios, fils du célèbre général d’Alexandre Antigone, et qui, si industrieux à la guerre, « s’abandonnait en temps de paix à des excès effrénés et profitait de son loisir pour se plonger sans contrainte et jusqu’à satiété dans tous les plaisirs ». Démétrios ne faisait pas les choses à moitié : « Il se donnait tout entier, nous dit Plutarque, tantôt aux voluptés, tantôt aux affaires, sans jamais mélanger les unes et les autres. » Et que penser d’Alcibiade, le célèbre élève de Socrate, à la fois révulsant et irrésistible, lequel, réputé pour ses frasques, « passait les journées entières dans la débauche et les plaisirs les plus criminels », puis, une fois passé dans le camp de Sparte, « se baignait dans l’eau froide, s’accommodait de pain d’orge et de brouet noir ».
       Quelle époque fascinante que cette Antiquité grecque ! Combien toutes les choses semblaient s’y porter naturellement à leur paroxysme ! Combien nous semblons mesquins en comparaison de tels hommes, petits et timorés à la fois dans nos vices et dans nos actions d’éclat ! L’impudence portée à un tel degré d’outrance et affichée avec une telle candeur en acquiert presque le caractère de l’innocence.

8 janvier 2014

2014, le basculement


       Et voilà. Nous y sommes. 2014. Maintenant, malheureusement, les choses sérieuses vont commencer. L’infinie connerie que les électeurs français ont manifestée lors des deux dernières élections présidentielles, en réussissant à ne pas voter pour le seul candidat sérieux, en préférant le théâtre à la politique, en choisissant la folie, puis la nullité, pour les diriger, va bientôt trouver son juste châtiment. La dégradation va s’accélérer, l’antique Désordre va refaire surface, suivi par ses deux compagnes éternelles : la Violence et la Peur. Le nom immonde va sortir du silence et revenir occuper le premier plan de la scène.
       Et que ferai-je, moi, lorsque l’émeute emplira les rues, lorsque le mot électrique de « révolution » sera sur toutes les bouches et sur tous les écrans ? Eh bien je serai ici, sur ce site, et j’écrirai des articles sur Racine et Voltaire. Le tumulte extérieur ne franchira pas mes fenêtres closes. Puis, dans quelques mois, dans bien peu d’années, lorsque les justes s’épanouiront, lorsque Ségolène Royal et François Bayrou gouverneront, je sortirai dans la campagne, je respirerai l’air frais de l’aurore, et j’irai déposer une gerbe de blé sur l’autel de Déméter.