Lu la Vie de Démétrios de Plutarque. Je ne connais rien de plus contrasté que les vies de ces fameux généraux de l’Antiquité grecque, telles que Plutarque nous les a relatées. Les comportements les plus extrêmes, les vicissitudes les plus extraordinaires s’y succèdent à chaque page. Quelle personnalité frappante que ce Démétrios, fils du célèbre général d’Alexandre Antigone, et qui, si industrieux à la guerre, « s’abandonnait en temps de paix à des excès effrénés et profitait de son loisir pour se plonger sans contrainte et jusqu’à satiété dans tous les plaisirs ». Démétrios ne faisait pas les choses à moitié : « Il se donnait tout entier, nous dit Plutarque, tantôt aux voluptés, tantôt aux affaires, sans jamais mélanger les unes et les autres. » Et que penser d’Alcibiade, le célèbre élève de Socrate, à la fois révulsant et irrésistible, lequel, réputé pour ses frasques, « passait les journées entières dans la débauche et les plaisirs les plus criminels », puis, une fois passé dans le camp de Sparte, « se baignait dans l’eau froide, s’accommodait de pain d’orge et de brouet noir ».
Quelle époque fascinante que cette Antiquité grecque ! Combien toutes les choses semblaient s’y porter naturellement à leur paroxysme ! Combien nous semblons mesquins en comparaison de tels hommes, petits et timorés à la fois dans nos vices et dans nos actions d’éclat ! L’impudence portée à un tel degré d’outrance et affichée avec une telle candeur en acquiert presque le caractère de l’innocence.
Quelle époque fascinante que cette Antiquité grecque ! Combien toutes les choses semblaient s’y porter naturellement à leur paroxysme ! Combien nous semblons mesquins en comparaison de tels hommes, petits et timorés à la fois dans nos vices et dans nos actions d’éclat ! L’impudence portée à un tel degré d’outrance et affichée avec une telle candeur en acquiert presque le caractère de l’innocence.