26 mai 2012

Le moment décisif

      Quel est le moment de l’ère Reagan ? C’est lorsque Clubber Lang dit à Rocky : « I’m gonna bust you up », et que Rocky lui répond froidement : « Go for it. »
      Quel est le moment de l’ère Mitterrand ? C’est lorsque, interrogé sur son cancer, François Mitterrand répond en souriant : « C’est un noble combat à mener contre soi-même. »
      Quel est le moment de la philosophie grecque ? C’est lorsque, plutôt que de livrer ses complices, Zénon d’Élée se tranche la langue avec ses propres dents et la crache au visage du tyran.
      Quel est le moment de Rome ? C’est lorsque Mucius Scævola, pour prouver la détermination des Romains au roi étrusque Porsenna, pose sa main droite sur le brasier et ne la retire pas.
      Quel est le moment de la Révolution française ? C’est lorsque Robespierre et ses compagnons choisissent pour devise quatre mots lapidaires : « Vivre libre ou mourir. »
      Et toi, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère, quand viendra donc ton moment ?




20 mai 2012

Un siècle de candides

      Je vois peu de siècles qui présentent une uniformité idéologique aussi forte que le dix-huitième siècle. Tous ces fameux philosophes des Lumières passaient leur temps à se chamailler, mais au fond ils pensaient tous la même chose. Ils étaient convaincus que la nature était bonne, que le bonheur était la finalité de l’existence, que les sens ne nous trompaient pas, etc. Même un isolé comme Rousseau, même le subtil Laclos s’inscrivent complètement dans le champ idéologique de leur époque. L’idée du péché originel, du vice et des misères inhérents à toute société humaine leur est absolument étrangère. Je force un peu le trait sans doute, mais une certaine candeur un peu niaise constitue vraiment le fond de toute cette littérature. Or l’on n’est jamais niais impunément, et il n’est pas surprenant que tout cela ait débouché sur Sade et sur les orages de l’histoire.

10 mai 2012

Bilan d'un quinquennat

       La vie est le mode de réalisation de la grandeur. La liberté de l’homme est infinie, elle triomphe de la matière et donne le jour à des réalisations d’une splendeur inouïe. Toutefois, puisqu’une période infecte s’achève (s’achève-t-elle pour toujours ?), parlons une dernière fois de ces choses viles. Puis, qu’il nous soit permis de n’en reparler jamais.
      Une période infecte s’achève. L’air devient plus respirable, de nouvelles possibilités s’offrent aux cœurs purs. Malheureusement, toute la vérité n’a pas encore éclaté sur les forfaits perpétrés au cours de ces dix années. L’homme dont on ne doit pas prononcer le nom sort sans encombre ni infamie de ses fonctions. Il sera bientôt regretté. Sans doute n’a-t-il pas eu l’occasion d’épuiser toutes les réserves de bassesse qui gisent au fond de lui, et ces réserves, un jour ou l’autre, se manifesteront inéluctablement, au détriment d’autres personnes.
      Par ailleurs, durant cinq ans, de nombreux germes de soumission et de lâcheté ont été semés dans le cœur des citoyens, notamment des plus jeunes. Tôt ou tard, ces germes produiront leurs fruits. Soufflons donc, respirons, mais ne nous leurrons pas : la paix actuelle n’est que la matrice de combats futurs.

1 mai 2012

Eloge de Ronald Reagan

           
      Je pense souvent à Ronald Reagan. Il est une sorte de modèle pour moi, avec d’autres. C’est une personnalité simple et droite, comme Robocop, Rambo et tant d’autres héros de cinéma qui ont vu le jour sous sa présidence et qu’il a directement inspirés. Un homme solitaire, qui n’avait aucun ami d’après ses biographes, qui ne lisait pas beaucoup de livres hormis la Bible, qui n’avait peur de rien ni de personne et a donné du courage à tout un peuple. En y réfléchissant, je vois peu de figures aussi nobles dans l’histoire contemporaine. Puisse sa popularité, aujourd’hui immense parmi le peuple américain, traverser les âges, et puisse-t-il servir d’exemple pour lutter contre les océans de médiocrité et de lâcheté qui gisent dans le cœur des hommes !