30 août 2014

Jean Cocteau : La Machine infernale


      Lu La Machine infernale de Jean Cocteau. Lecture agréable, malgré un troisième acte un peu bavard et un quatrième un peu expéditif. Œuvre d’un authentique poète, bien moins artificielle que les pièces de Giraudoux. Mais moins de contenu que dans l’Œdipe de Gide. L’effet scénique, dramatique, prime sur les autres considérations, et il faut reconnaître que Cocteau est très doué dans ce domaine. Et il y a toujours la même distinction que j’avais appréciée dans La Difficulté d’être, pas la moindre faute de goût, malgré un sujet pourtant particulièrement scabreux. Étonnant que Gide n’en parle pas dans son Journal, alors que tous deux ont traité un sujet similaire. Je soupçonne Gide d’avoir été un peu condescendant à l’égard de Cocteau. Comme l’a écrit Mauriac, les défauts et les excès de la personnalité de Cocteau ont sans doute nui à une juste appréciation de ses œuvres de la part de ses contemporains.

2 commentaires:

  1. Éh, je n'avais pas vu cet article, cher Laconique ! Espérons que vos innombrables lecteurs ne sont pas passés à côté comme moi qui l'ai confondu avec le précédent qui traitait également de Cocteau...

    J'ai lu il y a très longtemps "La Machine infernale" : j'avais bien aimé ! Gide "condescendant à l'égard de Cocteau", hum... ils ont pourtant quelques affinités.. annales si j'ose dire, cher Laconique.

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  2. Vous me faites rire, cher Marginal ! Et pourtant on ne peut pas vous donner tort sur ce point… On peut d’ailleurs se demander si les personnes de cette « sensibilité » ne développent pas des qualités artistiques plus raffinées que les autres, quand on pense à Gide, Cocteau, Proust, tant d’autres… Se sentir marginal affine la perception et enrichit la personnalité, vous en savez quelque chose !

    « La Machine infernale » se lit sans déplaisir, c’est dommage que les pièces de Cocteau soient éclipsées par celles de Giraudoux, plus clinquantes en fin de compte… Il y a chez Cocteau un sens du tragique méditerranéen qui le rapproche vraiment de l’origine du genre.

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