11 août 2010

Voltaire ou Lao-tseu ?

      Dans L’Homme aux quarante écus de Voltaire, je lis la phrase suivante : « Lisez, éclairez-vous ; ce n’est que par la lecture qu’on fortifie son âme. » Or, dans le Tao-tö king de Lao-tseu, on peut lire ceci : « Abandonner l’étude c’est se délivrer des soucis. »
       Longtemps j’ai cru que seule la quantité de lecture effectuée par une personne déterminait sa qualité intellectuelle et même morale. L’expérience m’a appris que je me trompais. Certes, il y a de fortes chances pour qu’une personne qui ne lit jamais soit imbécile et sans intérêt. La lecture ouvre l’esprit et détache l’individu de ses préoccupations primaires. Un peu (et même beaucoup) de lecture est donc indispensable pour former une personnalité riche et épanouie.
       Mais il y a un danger de la lecture : celui de se perdre dans les livres, et de ne plus penser par soi-même. L’âme a besoin de silence pour se connaître. Elle a besoin d’activité pour mesurer ses forces. Il lui faut donc s’écarter des livres, pour mieux les retrouver ensuite.
       Au fond, tout, dans la vie, est une question d’équilibre. C’est pourquoi la vie est un combat perpétuel : on ne peut jamais se reposer dans une attitude particulière pour en exiger l’épanouissement. Saisir l’injonction de chaque instant, et savoir mesurer ses efforts, voilà tout l’art.

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