4 mai 2018

Le philosophe et la femme

Je discutais l’autre jour avec un ami philosophe que je n’avais pas vu depuis longtemps. Tout à coup, il se mit à me parler des femmes.
« Pendant des années, me dit-il, je n’ai pas vu de femme. Je vivais de façon isolée. Je savais que ça existait bien sûr, mais ça restait très abstrait pour moi. Je ne lisais que deux auteurs : Platon et Plutarque. Chez Platon, c’est simple, il n’y a pas de femme. Lorsqu’il veut parler de l’amour, il parle de l’amour pour les jeunes gens, pour Alcibiade dans Le Banquet, pour Phèdre. Il a résolu le problème de manière radicale. Chez Plutarque, il y a quelques femmes, mais très peu, et toujours un peu bizarres : des sortes de monstres, comme Cléopâtre, ou des hommes en jupons, comme Cornelia, la mère des Gracques. Le monde me semblait parfaitement cohérent sans femmes. Encore une fois, je savais que ça existait, j’en voyais de temps en temps à la télé, mais ça me semblait très lointain, pas vraiment important.
« Aujourd’hui, du fait de mon travail, je suis entouré de femmes. C’est vraiment une espèce étonnante. Par certains côtés, elle ressemble beaucoup à l’espèce humaine. Le langage, l’usage de la raison, semblent à peu près les mêmes que chez nous. Mais il y a des différences. Il y a toujours quelque chose de non rationnel dans la communication avec elles. Un détail insignifiant, une intonation de la voix, un regard, engendrent des réactions très troublantes, en bien ou en mal. C’est vraiment une espèce étonnante. Et il n’est pas surprenant que notre monde soit devenu fou, puisqu’il tourne uniquement autour de ça. »

4 commentaires:

  1. Votre ami philosophe est un sage, cher Laconique ! L'erreur des hommes est de croire que la femme est une créature douce, réfléchie et sensée, alors que la bite seule lui parle un langage qu'elle comprend.

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  2. En tout cas, je constate que le sujet vous intrigue, cher Laconique, il semble source de mystères pour vous. Mais soyez prudent tout de même : par les temps qui courent, avec cette féminisation idiote de la société, j'imagine que vos innombrables lecteurs pourraient vous taxer de misogynie...

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  3. Hé, vous avez été réactif cette fois-ci, cher Marginal, ça fait plaisir !

    Ah oui, c’est un vrai sujet d’intérêt pour moi, une source d’étonnement toujours renouvelée. Comment est-il possible qu’une chose si ancienne, si connue, conserve un tel pouvoir à notre époque ? Et vous avez mis le doigt sur la chose importante, à savoir l’hystérie actuelle autour des relations hommes-femmes. Il y a à ceci une explication tout à fait rationnelle, qui touche à la société technique d’une part (dans un monde d’objets, la femme est ramenée au rang d’objet), à la sécularisation de l’autre (dans un monde sans sacré, c’est le sensible qui prend le pouvoir). Mais bon, contrairement à vous, je suis certainement loin d’être un expert en la matière !

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