Lorsque j’avais vingt ans, je croyais que le tempérament déterminait tout, et qu’il n’y avait pas de circonstances si pénibles qui ne pliassent devant la force de la volonté. Je dois admettre aujourd’hui que je me suis trompé.
On apprend toujours beaucoup de choses de la nature. Depuis quelques mois, je cultive des plantes. Au printemps, en été, il suffisait que je les arrose pour qu’elles poussent. Mais, dans la nature, tout obéit à des cycles. C’est à présent l’hiver, il fait froid, il fait sombre, et mes plantes ne poussent plus. C’est ainsi, mes plantes n’y sont pour rien, elles ne font que se soumettre à une loi qui les dépasse.
Rien, depuis deux ou trois ans, ne semble possible en France. La peur, la violence et le désespoir règnent. Lorsque je m’examine moi-même, je constate que mes facultés d’action ont singulièrement baissé aussi. Ce qui, autrefois, me paraissait facile, naturel, me semble presque impossible aujourd’hui, comme si mes mouvements étaient bloqués par une inertie funeste. Je le constate, mais je sais que ce n’est pas de ma faute, que je ne suis pas à blâmer dans cette histoire. Les temps sont contraires, et rien n’est possible, pour personne. Mais, après le grand réveil des peuples et le sursaut inévitable de la France, ils reviendront, ces jours après lesquels je soupire tant.
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