23 septembre 2010

La Carte et le territoire

      J’ai donc fini La Carte et le territoire, et je suis assez déçu. Houellebecq n’a plus rien à dire sur le monde, il se contente de le photographier platement, dans sa dimension la plus matérielle, la plus aride. On a alors droit à des descriptions, à des narrations objectives et désincarnées, à des digressions scientifiques, etc. Quel ennui ! Dans le fond, Houellebecq est bien ce que l’on soupçonnait depuis longtemps : un réactionnaire. La question sociale ne l’agite pas, l’accroissement des inégalités ne le trouble pas, sa position face au monde est une acceptation apathique. On se rend compte à présent que ce qui constituait le seul moteur de son écriture durant sa bonne période, c’était la frustration sexuelle. Maintenant que ce problème est réglé pour lui, et qu’il est délivré de l’aliénation du travail, il n’a plus rien à dire. Reste seulement la précision du style, et l’acuité du regard, c’est-à-dire une conception extrêmement pauvre de la littérature.

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